・Camille Varenne・
Camille Varenne est artiste-vidéaste. Elle travaille régulièrement au Burkina Faso, notamment à l'Institut Imagine et avec le FESPACO (Festival Panafricain de Cinéma et d'audiovisuel) de Ouagadougou. Elle a soutenu son Diplôme Supérieur de Recherche en Art en 2018 à l'Ecole Supérieure d'Art de Clermont Métropole où elle est maintenant chercheuse associée au groupe de recherche "Figures de transition".
BLAKATA
Blakata, western documentaire de 50 minutes, réalisé au Burkina Faso en 2019 Blakata signifie lâcher prise en diula, une des langues parlées au Burkina Faso. Il s’agit d’un western documentaire tourné avec les cavaliers de Ouagadougou et Bobo Dioulasso. Les cavaliers burkinabè, nommés «Guerriers» incarnent la puissante tradition équestre du Burkina Faso. L’étalon est l’emblème du pays et de nombreux rituels animistes lui sont liés. Centaures urbains, ils inspirent aussi crainte et méfiance. Les acteurs jouent leur propre rôle, brouillant les pistes entre fiction et documentaire. Parfois ils se racontent devant la caméra, puis ils s’inventent et basculent dans un récit fantasmé. Les cavaliers s’identifient aux cow-boys crépusculaires, ces outsiders en quête de dignité, en résistance contre l’ordre établie. Un western africain décentre nos regards en proposant des personnages hybrides, puisant dans des références multiples. C’est l’image d’une société métissée, aux regards aiguisés sur le monde capable de penser sa représentation, de se l’approprier et à travers ce processus de définir sa place. On rejoint alors le concept d’afropolitanisme décrit par Achille Mbembé. Les cow-boys africains fabriquent « des utopies émancipatrices », « du ré-enchantement du monde » « une globalisation équilibrée Nord-Sud », une pensée où les frontières sont franchissables et les imaginaires des autres, ceux qui sont loin géographiquement et viennent d’une autre culture, sont accessibles.
“Loin d’un idéalisme universaliste ou de l’idée d’une vérité objective, ses films ouvrent des distances qui dépassent les antagonismes, font apparaître les différences parmi les semblables et mettent en tension la réflexion.” (Extrait du t” (Extrait du texte de Cecilia Almirón)
PEDRA E POEIRA
Installation vidéo coproduite avec André Parente, dans le cadre collectif des Espaces Suspendus et de sa résidence organisée à Fordlândia, Brésil, 2020. La ville de Fordlândia a été créé par Ford dans les années 20 pour récolter du caoutchouc en plein coeur de l’Amazonie. En août 2018, le collectif Suspended Spaces a organisé une résidence dans ce lieu en collaboration avec le collectif brésilien Fotoativa.
Lors de ce séjour, nous avons rencontré Kaynãn Podesiad, un jeune garçon de 11 ans qui a grandi à Fordlândia. Il est aussi youtuber et il a fondé la chaîne KasumoPro où il publie ses montages vidéos fait à partir de mangas et de vidéos glanées sur Youtube. Il nous propose, à Andre Parente et moi, une visite guidée de la ville où faits réels et historiques se mêlent aux anecdotes et à l’imaginaire de l’enfance. Le film Pedra e Poiera retrace cette rencontre rythmée par le récit d’une Histoire en mouvement, une histoire en partage.
Les films de Camille Varenne ont été montrés au Salon de Montrouge 2019, à la 69ème édition de Jeune Création (2020), à la Fabrique Pola de Bordeaux (2016) et au Creux de l'Enfer de Thiers (2015), au Festival du documentaire Émergent, ou à l'espace culturel Fotoativa à Belem (Brésil). Elle est soutenue par la boîte de production The Kingdome.
Elle est également membre des collectifs artistique @nanisoka_groupe et Suspended spaces, et du comité de sélection internationale du Festival du Court Métrage de Clermont-Ferrand @clermontfilmfest